jeudi, 13 novembre 2025
Entreprises: les arnaques qui ciblent les PME romandes
Aujourd’hui, les arnaques ne visent plus seulement les particuliers: les entreprises et notamment les PME sont de plus en plus souvent la cible d’escroqueries sophistiquées. Selon des études récentes, une attaque sur deux touche une entreprise de moins de 50 personnes. Ces attaques exploitent surtout la confiance, la routine et la réactivité, des points faibles que les fraudeurs connaissent parfaitement.
L’arnaque au président
C’est l’une des plus redoutables. Un individu se fait passer pour le dirigeant ou un cadre de l’entreprise et ordonne un virement «urgent et confidentiel». Le ton est pressant, la situation paraît crédible: un contrat à conclure, un fournisseur étranger à régler, une opportunité à ne pas manquer. L’employé, souvent pris de court, exécute la demande sans vérifier.
Ces fraudes, parfois appelées «escroqueries aux ordres de paiement», se multiplient en Suisse romande. La clé pour les éviter? Instaurer des procédures de validation interne pour tout virement exceptionnel et encourager les collaborateurs à vérifier auprès de leur hiérarchie, même dans l’urgence.
La fausse facture
Autre arnaque fréquente: l’envoi d’une facture trompeuse. Elle imite parfaitement les logos, le ton et la présentation d’un fournisseur connu. Elle peut tant concerner un service réel, mais jamais commandé que faire référence à une prestation fictive: publicité locale, maintenance technique, référencement d’entreprise.
Ces faux documents arrivent souvent à la période de bouclement des comptes, quand la vigilance diminue. Pour s’en prémunir, il est essentiel d’avoir une double vérification des paiements et de sensibiliser les équipes comptables à repérer les incohérences, comme les coordonnées bancaires, montants inhabituels ou adresse de facturation.
L’usurpation d’identité d’entreprise
Certaines fraudes exploitent la réputation même des PME. Le nom de l’entreprise, son logo ou ses coordonnées sont copiés pour créer de faux devis ou de fausses pages web. Des clients potentiels peuvent alors être contactés par ces «faux commerciaux» et effectuer des versements sur de faux comptes.
Au-delà du préjudice financier, ce type d’arnaque nuit directement à l’image et à la confiance que l’entreprise a mis des années à construire. Pour s’en protéger, il est recommandé de surveiller régulièrement la présence en ligne de son entreprise, d’utiliser des canaux officiels pour les échanges commerciaux et de signaler toute usurpation aux autorités.
Comment renforcer la vigilance
- Prendre le temps de vérifier: ne jamais effectuer un paiement inhabituel sans double validation interne.
- Ne pas agir dans l’urgence: une fraude repose souvent sur la pression du temps ou la peur de décevoir.
- Confirmer systématiquement les demandes sensibles: en cas de doute, contacter directement le dirigeant, le fournisseur ou le client via un canal officiel.
- Mettre à jour les procédures internes: définir clairement qui valide quoi et comment en cas de virement ou de changement de coordonnées bancaires.
- Informer et former régulièrement les équipes: sensibiliser tous les collaborateurs, pas seulement la finance ou l’informatique.
- Protéger son image en ligne: surveiller les usages de son nom ou de son logo pour détecter une usurpation.
- Oser dire non ou interrompre une opération: un paiement suspendu se corrige, une fraude exécutée est rarement récupérable.