mercredi, 18 décembre 2024
Les métaux précieux et leur impact écologique dans la fabrication des smartphones
Un smartphone regroupe une soixantaine de matières premières provenant des quatre coins du monde, chacune jouant un rôle clé dans son fonctionnement. Toutefois, derrière leur petite quantité dans l'appareil se cachent des impacts environnementaux majeurs. Tour d’horizon des principaux matériaux et de leur bilan écologique.
On le dit souvent: le smartphone le plus écologique est celui qu’on ne produit pas. Sa fabrication émet environ 50 kg de CO2, soit l’équivalent de 230 kilomètres parcourus en voiture thermique. Mais l’essentiel de son empreinte environnementale réside dans l’extraction des matières premières qui le composent. Cobalt, lithium, or, argent… Bien que leur quantité soit minime dans chaque appareil, leur multiplication par les 9 milliards de smartphones en circulation dans le monde en fait un problème écologique de grande envergure. Les activités minières, responsables de 7% de la déforestation mondiale, ont un coût environnemental élevé: elles consomment une grande quantité d’eau, libèrent des substances toxiques telles que le mercure, et sont souvent liées à des conditions de travail déplorables.
Quelles sont les matières que l’on retrouve dans nos téléphones?
Plastique (boîtier)
Plus de 50 % d’un smartphone est constitué de plastique, un dérivé du pétrole. Toutefois, l’aluminium devient de plus en plus populaire, notamment pour les boîtiers, car il est plus facile à produire, moins cher et améliore la communication des antennes. L'impact écologique de ces deux matériaux reste difficile à comparer.
Cuivre (fils et circuits imprimés)
Origine: Chili, Pérou, République Démocratique du Congo (RDC)
Le cuivre est le métal le plus présent dans un smartphone. Sa production est particulièrement gourmande en eau, ce qui pose des problèmes dans des régions arides comme le Chili, où cette activité peut entraîner des conflits liés à l’accès à l’eau.
Cobalt (batterie)
Origine: RDC
Près de 75 % de la production mondiale de cobalt provient de la République Démocratique du Congo, principalement extrait des mines de cuivre et de nickel. Elle est souvent critiquée par des organisations comme Amnesty International, qui dénoncent les violations des droits humains, incluant les expulsions forcées et l’exploitation du travail des enfants, notamment dans les mines artisanales.
Lithium (batterie)
Origine: Australie, Chine, Chili
Ce métal, de plus en plus recherché pour la mobilité électrique, est difficile à extraire et nécessite de grandes quantités d’eau, principalement dans des régions où l’eau est déjà une ressource rare. L’Australie produit près de la moitié du lithium mondial, mais les gisements sud-américains, notamment ceux du Chili, modifient l’économie locale.
Or (carte SIM)
Origine: Chine, Australie, Russie, Amérique du Nord
L’extraction de l’or, utilisée dans les cartes SIM, est particulièrement polluante, notamment en raison de l’utilisation de mercure et de cyanure. Elle représenterait environ 2 % des émissions mondiales de CO2.
Argent (soudure des circuits imprimés)
Origine: Mexique, Pérou, Chine
L’argent, souvent trouvé avec d’autres métaux comme l’or ou le cuivre, est utilisé dans la soudure des circuits imprimés. Son impact écologique dépend des autres minerais avec lesquels il est extrait.
Tungstène (vibreur)
Origine: Chine
La Chine produit 85 % du tungstène mondial. Comme pour tout métal extrait des mines, l'impact environnemental de son extraction est significatif, notamment en termes de pollution de l’eau et de destruction des écosystèmes locaux.
Recyclage et économie circulaire
La production et l'extraction des métaux qui composent nos smartphones posent un défi environnemental majeur. Face à leur impact, il est crucial d'adopter des solutions plus durables. L'économie circulaire, qui privilégie la réutilisation et le recyclage des matériaux, constitue une réponse essentielle à cette problématique.
La récupération et la valorisation des matières premières des téléphones mobiles et tablettes ne peuvent se faire qu'à travers une implication collective. Tant les fabricants que les distributeurs, les consommateurs que les pouvoirs publics ont un rôle à y jouer en concevant des appareils plus durables et plus facilement réutilisables, en consommant de manière plus responsable, en mettant en place des systèmes de collecte et en sensibilisant sur l'importance du recyclage des déchets.
Aux SIL, nous encourageons cette démarche. Grâce à l’initiative de Ville de Lausanne, en collaboration avec l’association NoOPS, nous mettons à disposition des points de collecte dans nos Espaces clients pour les anciens appareils, qu'ils soient usagés ou obsolètes, afin de leur donner une seconde vie. En nous engageant collectivement, nous pouvons relever ce défi et construire un avenir plus durable pour notre planète.
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