Avec Le Salaire de la peur, Les Diaboliques, Quai des orfèvres, Henri-Georges Clouzot a été un maître du suspense et a su faire des névroses humaines un spectacle palpitant. S'il a influencé des cinéastes contemporains majeurs (Friedkin, Spielberg), Clouzot reste sous-considéré en France. Or il est bien un auteur, avec une vision du monde singulière, l'un des rares à avoir réussi la fusion entre une culture française d'étude des personnages et une culture anglo-saxonne du grand spectacle. En se penchant sur sa vie romanesque et son oeuvre, on découvre un homme insaisissable, touche-à-tout, inventif. Faire le portrait d'Henri-Georges Clouzot, c'est faire le portrait d'un visionnaire, d'un agitateur, d'un artiste contre le système.